La pandémie de COVID-19 dure depuis maintenant un an et demi. Elle a touché tous les aspects de notre vie quotidienne, y compris les modes d’achat de vin.
France AgriMer est un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministère en charge de l’agriculture. Il a été créé en 2009.
Il publie périodiquement sur son site des notes de conjoncture sur les produits français, y compris sur le vin.
La publication de sa dernière note de conjoncture est pour nous l’occasion d’une synthèse. Tant sur le territoire français qu’à l’exportation, les ventes de vins ont été plus faiblement impactées par la pandémie qu’on pourrait le croire.
En effet, selon l’organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), le commerce international du vin dans son ensemble a perdu en valeur (-6.7% par rapport à 2019) mais beaucoup moins en volume (-1,7% par rapport à 2019).
Activité soutenue dans la grande distribution et le e-commerce
La plaquette « Vente et achat de vin tranquille » de France Agrimer nous donne des informations intéressantes sur la vente de vins en grandes et moyennes surfaces.
L’essentiel de la vente des vins en France se fait par l’intermédiaire de la grande distribution. Cette dernière représente entre 50% et 60% des vins vendus (les chiffres CNIV/Intervin). Les prix bas y sont privilégiés : 70% des vins vendus en grandes surfaces sont à moins de 3€ la bouteille.
En 2021, cela s’explique aussi par le fait que les grandes surfaces sont restées ouvertes, au contraire des bars et restaurants, fermés par décision du gouvernement pendant une grande partie de l’année 2020 et le début de 2021.
Avec les confinements successifs, les consommateurs se sont tournés vers le commerce de proximité, y compris pour le vin. Il représente en effet 29,6 % des ventes au rayon alcools.
Dans les vins tranquilles, on remarque que le vin rouge est toujours majoritaire. Il approche les 50% de parts de marché, tant en volume qu’en valeur.
Du côté des vins effervescents, les ventes ont augmenté de 2,7% en volume et de 10,9% en valeur, par rapport à la moyenne 2018/2020.
La vente sur internet représente désormais 10% du marché des vins. En 2020, ce vecteur a vu ses ventes augmenter de près de 70% tant en valeur qu’en volume. Les trois grands acteurs, Veepee, Millesima et Cdiscount, ont réalisé 25% du chiffre d’affaires de la vente de vin sur internet.
Il est à noter que 70% des vins produits en France sont aussi consommés en France. Le solde est exporté, à hauteur de 56% en Europe et de 44% dans le reste du monde (les chiffres Vin et Société).
Les exportations ont plus souffert
Le vin est un secteur essentiel de la balance commerciale française. C’est en effet le deuxième secteur d’exportations, après l’aéronautique et avant les cosmétiques.
La plaquette « commerce extérieur 2020 » de FranceAgrimer indique que les principaux marchés export sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Belgique et le Japon. Ces trois pays représentent 55% des exportations en volume et 50% en valeur.
Pendant la majeure partie de l’année 2020, de nombreux pays du monde ont fermé leurs frontières en réponse à la pandémie de COVID-19. Les pays importateurs de vin n’ont pas fait exception. Cela a impacté les exportations de vin françaises. On observe en effet une baisse de 11% de l’export en valeur et de 5% en volume par rapport à l’année 2019.
En outre, et même si cela a commencé avant la pandémie, les exportations de vin aux États-Unis ont été très fortement impactées par l’application fin 2019 de la « taxe Trump ». Cette mesure de rétorsion a été mise en place par l’ancien président des États-Unis en représailles du différend opposant Airbus et Boeing. Elle taxait les importations de vin français à hauteur de 25%.
Selon le CIVB, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, cette taxe aurait coûté près de 400 millions d’euros à la filière viticole française.
Le nouveau président Joe Biden a suspendu cette taxe pour une durée de 5 ans en juin 2021.
Sur le premier semestre 2021, les ventes repartent à la hausse. Les vins tranquilles ont ainsi connu en moyenne une augmentation de 10% en valeur et de 3,25% en volume.
Les champagnes, quant à eux, augmentent de 5% en volume et de 1% en valeur.
En conclusion, après une année 2020 difficile liée à la pandémie de COVID-19, le marché du vin français se rétablit.
Crédit photographique : Cocoparisienne, Pixabay, 2009