SAFER et FNSAFER
Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) permettent à tout porteur de projet viable – qu’il soit agricole, artisanal, de service, résidentiel ou environnemental – de s’installer en milieu rural. Les projets doivent être en cohérence avec les politiques locales et répondre à l’intérêt général.
La Fédération nationale des SAFER – la FNSAFER – publie chaque année une analyse des marchés fonciers ruraux appelé « Le prix des terres » dans le cadre de la mission de service public des SAFER.
Les secteurs couverts sont vastes car l’analyse porte aussi bien sur les marchés agricoles (les terres et prés, les vignobles), la forêt, les maisons à la campagne, les espaces résidentiels et de loisirs ou les espaces qui s’urbanisent.
Compte tenu de la nature des solutions d’investissement développées au sein d’EPICUREAM – l’agriculture, la vigne, la forêt – nous attendons toujours avec intérêt la publication de ces informations. La connaissance des dynamiques de marché permet de situer son investissement dans le temps et d’en comparer l’évolution avec les données générales du secteur.
Outre la synthèse qui est jointe, trois études nous intéressent plus particulièrement : les terres et prés, la vigne et la forêt. Nous vous les restituons avec les commentaires de la FNSAFER.
Les terres et prés
L’année 2021 – Des échanges stimulés par la reprise économique, mais des prix en baisse.
Le contexte :
- Les résultats agricoles se redressent après deux années de baisse
- La vague de départs à la retraite se poursuit
- Les taux d’intérêt réels sont négatifs pour la quatrième année
Les prix moyens :
- Terres et prés libres non bâtis : 5 940 €/ha (– 2,3 %)
- Dans les zones de grandes cultures : 7 270 €/ha (– 5,3 %)
- Dans les zones d’élevage bovin : 4 570 €/ha (– 1,1 %)
- Terres et prés loués non bâtis : 4 910 €/ha (– 0,4 %)
- Dans les zones de grandes cultures : 6 260 €/ha (+ 0,6 %)
- Dans les zones d’élevage bovin : 3 690 €/ha (+ 1,7 %)
- Le prix des terres en zones de grandes cultures n’est pas épargné par la baisse
Les volumes :
- Pour les terres et prés, loués ou libres, non bâtis :
- 103 500 transactions + 19,2 %
- 467 800 hectares + 15,1 %
- 6,8 milliards d’euros + 23,5 %
- Pour les terres en zones de grandes cultures, les volumes sont en progression plus rapide depuis plusieurs années, les surfaces vendues libres redeviennent majoritaires en 2021, pour la première fois depuis 2008, devant les surfaces vendues occupées
Les acheteurs :
- Après un repli marqué en 2020, les acquisitions des agriculteurs personnes physiques se redressent : + 15,7 % en nombre et + 9,6 % en surface
- Accélération des personnes physiques non agricoles, qui dépassent les 100 000 ha pour la première fois : + 26,1 % en nombre et + 28,4 % en surface
- Un redémarrage des personnes morales agricoles (sociétés d’exploitation et de portage du foncier) après une interruption en 2020 : + 21,6 % en nombre et + 10,8 % en surface
La vigne
L’année 2021 – Un nombre inédit de ventes de domaines viticoles, beaucoup de prix en hausse.
Le contexte :
- Les exportations de vin remontent en flèche et dépassent les pertes subies entre 2019 et 2020
- Une baisse historique de la production viticole à cause du gel et des maladies
- Les cessions sociétaires s’ancrent toujours plus dans certains bassins viticoles
Les prix moyens :
- Vignes AOP : 147 900 €/ha : – 1,7 % (AOP hors Champagne : + 2,4 % / Champagne : – 5,6 %)
- Vignes à eaux-de-vie AOP (Cognac, Armagnac) : 58 600 €/ha – + 5,8 %
- Vignes hors AOP (vins de consommation courante) : 15 000 €/ha – + 3,4 %
- Certaines appellations prestigieuses s’envolent encore (Gironde, Côte-d’Or)
- Les ventes en volume de cognac dépassent leur niveau de 2019
- Hausse en Languedoc Roussillon et Vallée du Rhône-Provence
Les volumes :
- 9 410 transactions : + 14,6 %
- 17 400 hectares : + 19,3 %
- 1 milliard d’euros : + 27,1
- Un rebond porté autant par les ventes de parcelles de vignes que par les ventes de domaines
Les acheteurs :
- Les personnes physiques agricoles reprennent leurs achats, après une année 2020 en creux : + 10,7 % en nombre et + 18 % en surface
- Acquéreurs les moins en repli en 2020, les personnes physiques non agricoles reprennent massivement leurs achats : + 24,6 % en nombre et + 39,4 % en surface
- Les personnes morales agricoles repartent après la crise sanitaire et enregistrent une montée franche de leurs achats, sans rattraper les niveaux de 2019 : + 13 % en nombre et + 11,7 % en surface
Les forêts
L’année 2021 – Le marché du bois retrouve sa dynamique : la demande en bois étant multiple (bois de sciage, bois d’œuvre, bois pour palettes de livraisons, bois de chauffage…), et contribue à la hausse des prix et des volumes vendus.
Les prix moyens :
- 4 410 €/Ha : + 2,8 %
- 90% des transactions entre 700 et 13 280 €/Ha
- En dépit d’un marché très dynamique, le prix des petites forêts se replie
Les volumes :
- 22 490 transactions : + 21,8 %
- 151 800 hectares : + 14,6 %
- 2,1 milliards d’euros : + 22,5 %
- Les ventes de petites parcelles soutiennent le nombre de ventes. La progression des surfaces est notamment forte dans le Sud-Ouest et le Nord-Bassin parisien
Les acheteurs :
- Les personnes morales privées (dont les GF et GFI) : + 8 % en surface, 40 % du marché
- Les agriculteurs : + 17 % en surface, 11 % du marché
- Les particuliers non agriculteurs : + 19 % en surface, 29 % du marché
Les catégories :
- Bois de moins de 10 ha : 37 % des surfaces vendues + 30,3 %
- Massifs de plus de 100 ha : 22 % des surfaces vendues – 2,2 %
- Les ventes de petites forêts rebondissent
- Après avoir résisté à la crise sanitaire, les grands massifs se replient légèrement
Crédit photographique : FNSAFER