Rapport d’activité 2020 de l’ONF : focus sur la chasse !

Qui est l’ONF ?

L’ONF, l’Office National des Forêts, administre les forêts publiques (domaniales et communales) et ses équipes œuvrent au quotidien pour assurer la pérennité et la vitalité des forêts et répondre à trois objectifs indissociables : fournir du bois à la société, préserver l’environnement et accueillir le public. Cette alliance repose sur ce que l’on appelle la gestion durable des forêts.

Au total l’ONF gère 4,6 millions d’hectares de forêt en métropole (1,7 millions d’hectares de forêts domaniales et 2,9 millions d’hectares de forêts communales) et rassemble près de 9 000 professionnels.

Un extrait : ce qui se rapporte à la chasse !

Le rapport d’activité 2020 est intéressant car il met en lumière des sujets auxquels notre Société est particulièrement sensible.  La chasse en fait partie !

Les chiffres annoncés et les observations faites permettent en toute objectivité de fonder son opinion.

La chasse, un prérequis pour planter les forêts de demain

Face à la crise climatique la forêt française verra son faciès modifié et de très nombreux hectares seront à reconstituer pour obtenir des peuplements plus résilients.

Quelques extraits du rapport !

Équilibre forêt-gibier, il est urgent d’agir : la chasse, une nécessité pour parvenir à l’équilibre

39 % des forêts domaniales en déséquilibre forêt-gibier :

  • 12 % en état très grave (régénération compromise)
  • 27 % en état grave (régénération dégradée)

Des populations en hausse depuis 1973 :

  • 11 fois plus de cerfs et de chevreuils
  • 20 fois plus de sangliers

Les dégâts sur les forêts :

  • Déterrement des jeunes pousses et des semis
  • Consommation de fruits forestiers (glands, etc.)
  • Consommation des bourgeons, feuilles et aiguilles
  • Arrachage des écorces ou frottement des bois contre les jeunes arbres

Clôturer, une gêne pour les promeneurs, un lourd surcoût pour les forestiers :

Face à l’urgence climatique des plantations, les forestiers de l’ONF doivent très souvent protéger les jeunes arbres en installant des clôtures autour des parcelles ou des protections individuelles. Ce qui constitue une gêne paysagère importante pour les citoyens nombreux à se promener dans les espaces naturels. Chaque plant nécessite par ailleurs l’installation d’un grillage, seule technique capable de protéger efficacement les arbres qui constitueront la forêt de demain.

« C’est une question de survie pour l’avenir des forêts », explique Renaud Klein.

Ces clôtures installées au préalable ne sauraient pourtant être une solution pérenne. En effet, engrillager ou protéger individuellement les plants entraîne un surcoût et des déchets. « Ce tarif varie selon le type de plantation, de terrain et la région. On peut dire qu’en moyenne la protection augmente de 50 à 60 % le coût de la plantation », estime Hélène Chevalier, chargée de travaux forestiers à la direction Forêts et des risques naturels de l’ONF.

La chasse, seule solution envisageable pour protéger les plantations :

À ce jour, la présence de grands prédateurs demeure insuffisante pour réguler les populations de grands herbivores et protéger les plantations qui aideront les forêts contre le changement climatique. Seule la diminution des populations d’ongulés par la chasse permettra de résorber les situations de déséquilibre sylvocynégétique.

Une biodiversité forestière compromise :

L’impact du gibier dépasse les plantations, les arbres, les arbustes et la végétation.

Toute la biodiversité est touchée par ce déséquilibre : baisse du nombre d’insectes, d’oiseaux et du cortège floristique associé à la végétation… « Nous avons observé une forte diminution des oiseaux qui dépendent du sous-bois lorsque la présence du cerf dépasse 50 ans », explique Jean-Louis Martin, directeur de recherche au CNRS de Montpellier.

Le saviez-vous ? L’importance de l’équilibre forêt-gibier en 3 points :

  1. En avril 2020, la Cour des comptes a publié un rapport intitulé « La structuration de la filière forêt-bois, ses performances économiques et environnementales ». Ce dernier indique notamment « qu’il est temps de prendre au sérieux la régulation du grand gibier en forêt. La régénération de la forêt constitue en effet un intérêt général supérieur aux intérêts particuliers, (…) justifiant l’intervention de l’État pour réduire l’excès de grand gibier. La réglementation des plans de chasse, conçue (…) pour protéger et développer des populations de grand gibier, n’est plus adaptée à une situation où ces espèces ne sont plus menacées, mais au contraire menacent la biodiversité. »
  1. Dans son rapport « La forêt et la filière bois à la croisée des chemins : l’arbre des possibles » (juillet 2020), Anne-Laure CATTELOT, députée du Nord, analyse les prérequis nécessaires pour adapter les espaces naturels au changement climatique. Parmi eux : le retour à l’équilibre forêt-gibier.
  1. En Allemagne, dans le Bayern, le principe législatif de « Wald vor Wild » (« la forêt avant le gibier ») souligne la prééminence de la régénération forestière depuis 2005. L’objectif n’y est pas une forêt sans gibier, mais une forêt sans clôtures grâce à un niveau de chasse adapté.


Crédit photographique : mgnorrisphotos, Pixabay, 2020